Alors que l’on a assisté durant tout l’été à des débats houleux sur comment une femme est CENSÉE se vêtir pour accéder à la plage, on se rend compte, encore et toujours, que cette dernière n’a décidément pas grand chose à redire sur la façon dont elle VEUT se vêtir.
La pression sociale qui pèse sur les femmes a évolué, c’est indéniable, mais il n’empêche qu’elle est toujours présente. La manière dont la femme doit sculpter son corps recourant trop souvent malheureusement à la chirurgie esthétique ou au maquillage à outrance (vous connaissiez le coutouring du corps?), s’alimenter, s’habiller, sourire, parler, s’afficher sur le net, etc. est dictée explicitement ou implicitement par différentes instances sociales, et notamment par le monde de la mode qui exerce une influence pesante par ses fameux dikats, formatant la pensée féminine (et de la société) sur un certain idéal de la femme. Et, à défaut d’être la femme « parfaite » en son for intérieur, il faut au moins sauver les apparences, à tout prix!
C’est un peu de cela, en somme, dont parle le comic Snotgirl (la « fille morve » littéralement, c’est tout à fait gracieux) scénarisé par Bryan Lee O’Malley (Scott Pilgrim, Seconds) et dessiné par Leslie Hung, lancé en juillet 2016 chez Image Comics.
L’histoire se focalise autour d’une jeune blogueuse beauté populaire, Lottie Person, qui vit par et pour son physique. Mais, au-delà des apparences et de sa vie parfaite sur les réseaux sociaux, son quotidien n’est pas si idyllique que ça. En effet, elle n’a pas de véritables amis, elle est allergique à à peu près tout et a de la morve qui lui coule du nez … Pas super glamour tout ça! Mais ce n’est pas la grossièreté qui est recherchée puisque Brian Lee O’Malley utilise ses allergies davantage comme la métaphore de l’insécurité que Lottie tente de cacher mais qui refait surface à son insu.
Perso, j’ai suivi les previews et les reviews des premiers épisodes et je me réserve à présent la surprise de découvrir l’intégralité du comic en TPB (j’aime pas du tout le format fascicule, c’est pas faute d’avoir essayé). Pour l’heure, ce qui m’a plu, c’est notamment l’intrigue qui a l’air fun et déjantée, assez inédite et totalement moderne en se concentrant sur l’ampleur du phénomène actuel des blogs et chaines YouTube beauté/mode et non sur le mannequinat traditionnel, ainsi que le style très dynamique et haut en couleurs de Leslie Hung.
Un titre prometteur donc, dont les épisodes 1 à 5 en VO seront publiés en format TPB le 31 janvier 2017.